Mondial 2014 de foot: la couronne d'organisateur promise au roi Brésil
Seul candidat en lice avec un avis favorable de la tournée d'inspection, le Brésil, sauf coup de théâtre, doit se voir attribuer mardi l'organisation du Mondial-2014 par la Fédération internationale de football (Fifa) à Zurich.
"Je ne vois pas comment ils (les membres du comité exécutif) pourraient dire non! Je ne suis pas prophète mais d'après ce que j'ai vu (du rapport d'inspection et de la candidature), il n'y pas de rival. La décision n'est pas encore prise, il y aura un vote mais...", a plaisanté le président de la fifa Joseph Blatter lundi.
Le dossier brésilien doit encore être présenté dans la matinée de mardi avant que le comité exécutif de la Fifa n'officialise la décision dans l'après-midi.
Le président brésilien Lula, qui doit arriver mardi à Zurich pour l'événement, et 190 millions de ses compatriotes devraient pouvoir faire la fête dès mardi. Il leur faudra ensuite travailler d'ici 2014 pour mettre leur pays en adéquation avec les promesses du dossier dont on ne connaît, pour le moment, que les grandes lignes.
Dix-huit villes du pays sont candidates pour accueillir des matches, alors qu'il ne devrait en rester qu'entre 8 et 13 dans le projet final. Il y a quelques certitudes: 64 ans après le Maracanazo (finale officieuse avec défaite du Brésil au Maracana) du Mondial-1950, le légendaire stade de Rio de Janeiro fera peau neuve pour accueillir des matches et la finale. On sait aussi que le Morumbi, plus grand stade privé du Brésil avec 73.500 places, sera également réaménagé.
Quatre nouveaux stades seront construits dans le nord-est du pays pour faire profiter financièrement les régions les moins développées.
Selon le président de la Confédération brésilienne de football (CBF), Ricardo Teixeira, il sera fait majoritairement appel à des fonds privés pour financer le Mondial. Toutefois, il est impossible de savoir si c'est un voeu pieu ou s'il pourra tenir sa promesse dans un pays où les exemples de projets pharaoniques aux coûts démesurés et/ou de mauvaise gestion des fonds publics sont malheureusement légion. Le rapport d'inspection avance juste pour l'instant un a priori favorable pour le futur montage financier.
On connaît en revanche les recettes de billetterie qui s'élèveraient à 390 millions de dollars pour 3 millions de billets. Il faudra certainement une billetterie à deux vitesses pour les étrangers et les Brésiliens. La grande majorité des Brésiliens - 150 sur 190 millions - vivent dans la pauvreté alors qu'ils sont le principal moteur de la passion du football qui anime le pays.
Le Brésil devra faire des efforts en matière d'hébergement. La Fifa prévoit un minimum de 55.000 chambres pour 1,5 million de nuitées mais© AFP http://media.actu.orange.fr/2007/I/mmd--francais--journal_internet--une/CPS.HMR08.301007094146.photo01.photo.default-512x341.jpg##copy##AFP
photo : Fabrice Coffrini , AFP
souligne que si le pays dispose "d'une incroyable capacité en matière d'infrastructures hôtelières (...) au moins quatre villes rencontreront de grandes difficultés dans l'organisation".
Le rapport d'inspection a également consacré une page à un sujet sensible qui inquiète certains observateurs: la sécurité dans un pays à la forte criminalité. Selon le groupe d'inspection, "la réalité n'est pas aussi terrible que l'opinion publique veut bien le croire. Certaines capitales ont un problème mais cela n'est pas le cas dans la plupart des villes candidates".
Le rapport met en avant les promesses du gouvernement brésilien qui va investir 3,3 milliards de dollars dans une campagne de sécurité d'ici à 2012 et "la grande expérience (du Brésil pour) l'organisation de grands événements".
Dans l'ensemble le rapport conclut que non seulement le pays "a de très bonnes cartes en main pour organiser un exceptionnelle Coupe du monde" mais aussi que le Mondial profitera "à la communauté du football mais aussi à la population brésilienne."
L'attaquant brésilien Romario résume ainsi les enjeux: "En accueillant le Mondial, le Brésil connaîtra une amélioration socio-économique et éducative. Il y aura beaucoup de choses positives pas seulement pour le football mais au niveau économique, éducatif, social. La Copa-2014 va marquer notre histoire".
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