JAY : «DEVANT LES GRANDS»
Après l'or au sprint, Vincent Jay a enchaîné avec un podium sur la poursuite.
La médaille d'or du sprint n'était pas une illusion. Troisième de la poursuite olympique mardi, Vincent Jay enchaîne les podiums : «Quand je regarde le classement, je suis fier.» «Vincent Jay, aviez-vous à coeur de montrer que votre médaille d'or n'était pas due au hasard ?
J'avais envie de faire quelque chose sur cette poursuite. J'espérais rester sur le podium. Je suis parti avec de gros favoris derrière moi, Svendsen, Sumann, Ferry. Je suis vraiment satisfait de cette médaille parce que je ne la dois pas aux conditions météo. Je n'étais pas dans un grand jour physiquement. Après toutes les sollicitations depuis dimanche, je n'ai pas pu récupérer comme je l'aurais voulu. Je me suis fait passer dans la dernière boucle par Sumann mais je ne suis pas du tout déçu. Ce matin, étiez-vous tendu par les attentes ou soulagé par votre titre de dimanche ?
Un peu les deux. Tout le monde autour de moi me disait de ne pas stresser, que j'étais déjà champion olympique, ce qui est énorme dans la vie d'un athlète. Vous dire que je n'avais pas peur, que je n'avais pas la boule au ventre, c'est impossible. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre car c'est la première fois que je partais en tête sur une poursuite. Une fois le portillon franchi, j'ai oublié la pression. Quand on regarde le classement, je suis vraiment fier de finir devant de grands coureurs. Ils sont plus attendus que moi, ils ont plus de choses à prouver. C'est peut-être pour cela qu'ils craquent mais il ne faut pas enterrer Ole Einar (Bjorndalen) ou Svendsen. Juste avant votre course, votre compagne Marie-Laure Brunet a pris la troisième place de la poursuite. Quelle a été votre réaction ?
C'était improbable avant le début des JO. C'est incroyable pour elle comme pour moi. On voulait repartir avec une médaille chacun. On pensait au relais mais je pense qu'elle avait plus de chances que moi en individuel. Je suis encore plus content pour sa médaille que pour la mienne. Elle a fait 20/20 au tir. Elle a montré qu'elle avait la carrure d'une grande biathlète. Je suis arrivé sur le site avant son dernier tir et on a vu qu'elle faisait médaille de bronze. On a gagné chacun la même médaille. Il n'y aura pas de jaloux ce soir. (sourire).
Avec deux médailles, vous concentrez les attentions. Avez-vous peur de ne pas récupérer pour la suite de la compétition ?
Les sollicitations, cela fait partie du jeu. Il faut faire parler de notre sport. Il me reste trois courses : un 20 km, un 15 km et un 7,5 km. Toute la fatigue que j'accumule en début de semaine, je risque de le payer pour les prochaines courses. J'ai encore de très belles choses à faire, notamment avec le relais. Je veux faire goûter à mes coéquipiers le bonheur d'une médaille.» - Recueilli par A. T.-C., à Whistler
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