Younousse Sankharé [ 27 ]

Du haut de ses 18 ans, Younousse Sankharé a fêté sa première
titularisation en L1 face à Valenciennes. Le milieu de terrain, qui
affiche l’insouciance des jeunes de son âge, ne compte pas en rester
là.




Younousse Sankharé, qu’avez-vous
ressenti au moment de fouler la pelouse du stade Nungesser à
Valenciennes samedi dernier avec vos partenaires du centre de formation
?
J’ai ressenti de la fierté. Porter le maillot du PSG en
équipe première était un rêve pour moi. Je le réalise aujourd’hui et je
le vis à fond. Mais le fait d’être beaucoup de jeunes alignés a
facilité les choses. Jouer ce match avec ses copains du centre de
formation fait forcément plaisir.

Avez-vous ressenti une certaine crainte ?
Non,
nous sommes là pour jouer et mouiller le maillot. A partir du moment où
l’on fait tout ce que l’on nous demande de faire, je ne vois pas
pourquoi on devrait avoir peur. On est motivés.

Est-ce que votre titularisation a été pour vous une surprise ou l’aviez-vous sentie arriver ?
On
a continué à travailler de notre coté. Puis à la fin de la semaine, le
coach nous a annoncé que nous allions débuter le match. On l’a su
vraiment en fin de semaine. Ce fut quand même une surprise et la
récompense d’un travail effectué depuis le début de la saison. Je pense
que c’est mérité.

Après l’annonce, vous deviez être content pour vous mais aussi pour vos partenaires…
Tout
le monde est content. C’est clair. D’autant plus qu’on savait qu’on
allait tous débuter ensemble. C’est un vrai plaisir. Je dis que c’est
mérité parce qu’on attendait ce moment depuis longtemps. C’était
frustrant de redescendre à chaque fois en CFA car on est avant tout des
compétiteurs.

Est-ce que le choix de Mamadou Sakho pour porter le brassard de capitaine a constitué une surprise ?
Ce
n’est pas une surprise. Mamadou est un leader naturel. Depuis qu’il est
tout petit, il porte le brassard. Je le dis : il a le « C » en lui. Je
pense que c’est mérité. L’âge ne veut rien dire. Et puis le brassard de
capitaine, c’est surtout administratif pour aller voir l’arbitre,
signer les papiers, nous donner les indications et cela s’arrête là. On
est tous des leaders naturels mais c’est clair que Mamadou le mérite.
Ça m’a fait plaisir et cela ne me choque pas.

« On est là pour représenter le Paris Saint-Germain »

Qu’avez-vous pensé de votre prestation ?
Vis-à-vis
du match, je n’étais pas content. Je pense qu’on pouvait faire mieux
que ce nul (ndlr : 0-0). Il y a certaines occasions qu’on aurait dû
mettre au fond. Individuellement, j’ai manqué un peu de fraîcheur
physique. J’ai pêché dans la dernière demi-heure. A moi de mieux gérer
le match.

Le fait d’avoir Granndi Ngoyi à vos côtés durant le match vous a-t-il facilité la tâche ?
C’est
sûr qu’avec Granddi, ça facilite la tâche. Mais on est là pour
s’adapter au coéquipier qui évolue à nos côtés. Donc cela aurait pu
être un autre. Mais c’est clair que lui et moi, c’est particulier. On
se connaît, on a grandi ensemble et on se côtoie tous les jours.

Est-ce
que le temps vous a paru long depuis le match préparatoire de début de
saison face au FC Valence (victoire 3-0) lors de l’Emirates Cup ?
Non, j’ai continué à bosser de mon côté. Je suis à la disposition du coach. On bosse de notre côté et viendra ce qui viendra.

Vous sentez-vous comme des joueurs à part entière du groupe ?
Encore
une fois, on est là pour représenter le Paris Saint-Germain. Les gens
évoquent le fait que Paul le Guen a fait jouer les jeunes. Mais nous
sommes avant tout des joueurs à part entière du groupe. On s’investit
totalement.

On a quand même l’impression d’un petit groupe replié sur soi…
On
a tous grandi ensemble. C’est clair que nous n’allons pas nous
disperser chacun de notre côté sous prétexte que nous sommes montés
dans le groupe professionnel. On est un groupe soudé avant tout.

« Le coach fait des choix et il faut les respecter »

Trouvez-vous
naturel d’avoir été tous titularisés ? N’y a-t-il aucune différence
entre vous et les joueurs qui se sont retrouvés sur le banc ?
C’est
clair qu’il y a une différence. Ce sont tous des titulaires à part
entière. Il n’y a pas à discuter. Mais le coach fait des choix et il
faut les respecter. Ce n’est pas parce que nous avons entre 17 et 18
ans que nous ne sommes pas capables de faire ce que les anciens font.

Vous avez rappelé être un compétiteur. Seriez-vous déçu maintenant de ne pas être aligné lors des prochains matchs ?
Le
coach a redit que tout était à plat et que tout le monde était au même
niveau. Les places se gagnent à l’entraînement. Je vais tout donner
pour être dans la liste le week-end et pourquoi pas figurer dans le
onze titulaire. Il ne faut pas se contenter d’être dans le groupe mais
aussi avoir de l’ambition. Mais je garde cette ambition pour moi, par
peur de paraître prétentieux.

Est-ce que vous aligner au
Parc pourrez-vous mettre une pression supplémentaire alors que le PSG
n’a toujours pas gagné dans son enceinte ?
Non. Mais même
si au Parc on a des difficultés au niveau des résultats, franchement on
manque de réussite aussi. On tire sur les poteaux et certaines
décisions arbitrales sont un peu limites. On peut nous aligner à
l’extérieur ou au Parc : on jouera.

On vous sent vraiment sans complexe… Est-ce pareil sur le terrain avec vos coéquipiers plus expérimentés et plus âgés ?
On
est là pour s’aider mutuellement. Si un joueur est mal placé, c’est
clair que je lui dirais. C’est aussi mon devoir. Comme c’est de son
devoir de m’écouter. Et inversement. Ce n’est pas parce que j’ai 18 ans
que je ne dirais rien. On est une équipe et chacun à son mot à dire.
C’est un travail d’équipe et il faut communiquer.

Quel regard portez-vous sur ce PSG qui utilise désormais les jeunes ? C’est assez nouveau…
Cela
prouve que le PSG a évolué, tout comme la France aussi. Je ne critique
pas mais les clubs français ont souvent du mal à lancer les jeunes. Le
coach arrive avec une nouvelle politique et cela nous fait plaisir.
Cela prouve que l’on a confiance en nous.