Topic des groupes de supporters

Les Boys éjectés du Parc

17/04/2008 - 18:25

Par MICHAEL BALCAEN
De Sports.fr
La Banderole anti-Ch'tis en finale de la Coupe de la Ligue aura coûté cher aux Boulogne Boys puisque Michèle Alliot-Marie a annoncé jeudi la dissolution de l'association de supporters parisiens. Une mesure concrète attendue dans la mesure où l'affaire de la banderole avait ému toute la France. Au même titre que les Boys, La Faction, association messine poursuivie pour des actes racistes, subit le même sort. La ministre de l'Intérieur entend par cet acte fort «éradiquer ce fléau qui touche le monde du football.

L'association des Boulogne Boys n'a plus droit de cité au Parc des Princes. (Reuters)"Je suis décidée à combattre toutes les formes d'insécurité et de violence dans le sport." Par ces mots, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a, en conférence de presse, exposé son intention de rester particulièrement ferme à l'égard des fauteurs de trouble qui gravitent autour du monde du sport. La conséquence première de ces propos n'est autre que la dissolution des Boulogne Boys, association de supporters du PSG, et de la Faction, association du FC Metz qui était dans le collimateur pour des actes racistes en marge de Lyon-Metz du 23 février dernier.

Les Boys, groupe de la tribune Boulogne, se savaient en grand danger ces derniers jours. Souvent pointés du doigt pour des actes de violence ou à caractère raciste, ils avaient surtout été mis en cause depuis la fameuse banderole déployée au Stade de France pendant la finale de la Coupe de France, "Pédophiles, Chômeurs, Consanguins: Bienvenue chez les Ch'tis". Il s'avère en effet que les réactions ont été aussi vives qu'unanimes pour exprimer un écoeurement général.

L'enquête a rapidement conduit vers les Boulogne Boys. Une perquisition dans le local de l'association tend à prouver que la banderole y a été confectionnée. Par ailleurs, trois supporters, dont un membre de l'association, ont été mis en garde à vue par le procureur de Bobigny, François Molins, avant d'avouer les faits. Le procureur a déclaré après les auditions qu'ils avaient "exprimé des regrets et renvoyé à des pratiques qui seraient habituelles dans d'autres stades", et qu'ils apparaissaient "un peu dépassés par la tournure pris par les événements".

Un signe fort du ministère

Cela n'a évidemment pas suffi à stopper le processus. Après l'avis favorable, à l'unanimité, de la Commission des préventions des violences, Michèle Alliot-Marie a donc pris une décision qui sera effective après signature du décret et sa publication au Journal officiel. Cela signifie que les Boys et la Faction n'auront plus de local au Parc des Princes et au stade Saint-Symphorien, ni d'entrée facilitée dans les stades. Leurs membres pourront, en revanche, continuer d'aller soutenir leur équipe favorite mais à titre individuel.

"Je suis persuadée pour ma part que collectivement, en prenant chacun nos responsabilités, nous parviendrons effectivement à éradiquer ce fléau qu'est devenu depuis quelques années la violence dans le sport", a par ailleurs exprimé la ministre de l'Intérieur, qui entend envoyer un signe fort envers les différentes associations. Une première qui pourrait clairement modifier la donne. Il reste néanmoins à savoir comment vont agir les membre des Boulogne Boys à l'avenir.


orange.fr

Thiriez soutient M.Alliot-Marie

Frédéric Thiriez, le président de la LFP, soutient la décision prise par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie de dissoudre les Boulogne Boys et la Faction Metz. «Je soutient totalement la politique de fermeté du ministre de l'Intérieur, seule réponse face à des comportements inacceptables. Je salue aussi le travail des services de police pour l'efficacité de l'enquête sur la banderole injurieuse déployée au Stade de France, qui a permis l'interpellation de neuf suspects, suivie d'interdictions de stade et de procédures judiciaires», a expliqué M.Thiriez via un communiqué.


Ce dernier se dit particulièrement satisfait de ces décisions : «C'est une bonne nouvelle pour le football français. Nous avons le sentiment d'avoir été entendus et d'être pleinement soutenus par les pouvoirs publics.»


msn.fr

Foot: dissolution de sept associations de supporters de clubs de Ligue 1

Sept associations de supporters de clubs de football de Ligue 1, cinq du Paris Saint-Germain, une de l'OGC Nice et une de l'Olympique lyonnais, ont été dissoutes jeudi pour violences, une mesure sans précédent dans le sport français.


Ces sept décrets du ministère de l'Intérieur, signés du Premier ministre François Fillon et du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, sont parus au Journal officiel.

Ils visent le PSG avec la dissolution de deux "groupements de fait" "Commando Loubard" et "Milice Paris" de la tribune Boulogne du Parc des Princes et de trois associations "Supras Auteuil 1991", "Paris 1970 la Grinta" et "Les Authentiks" de la tribune Auteuil. Ils concernent également l'OGC Nice ("groupement de fait" "Brigade Sud de Nice") et l'Olympique lyonnais (association "Cosa Nostra de Lyon").

Jeudi matin, les avocats des Supras et des Authentiks ont indiqué à l'AFP leur intention de déposer un recours "dans les jours ou les heures qui viennent" auprès du Conseil d'Etat.

Chaque dissolution est motivée par des actes de violences reprochés à ces associations ou "groupements de fait" au cours du championnat de football de la Ligue 1. Comme ces violents affrontements du 28 février, en marge du match PSG-OM à Paris, entre supporteurs parisiens. Un supporter de la tribune Boulogne avait alors été tabassé par des supporters de la tribune Auteuil et était décédé deux semaines plus tard de ses blessures.

Le ministre de l'Intérieur a tenu jeudi, dans un communiqué, à "souligner l'importance" de ces décisions en rappelant qu'à ce jour, "cette procédure n'avait abouti qu'à deux reprises, pour les +Boulogne Boys+ du PSG et la +Faction Metz+ du FC Metz en 2008". M. Hortefeux relève "l'ampleur sans précédent dans l'histoire du football français de l'action menée aujourd'hui par les pouvoirs publics".

Saisie à la suite "d'actes inadmissibles" poursuit M. Hortefeux, la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, créée en 2006, lui "a rendu mardi ses avis". Il a "choisi de les suivre et de présenter au Premier ministre les sept décrets" nécessaires.

Ces sanctions, selon le ministre, "s'inscrivent dans une démarche résolue d'élimination de nos stades de pseudos supporteurs au comportement totalement insupportable".

Après avoir mis en place la division nationale de lutte contre le hooliganisme et les sections d'intervention rapide, il a demandé aux préfets "de recourir systématiquement à des mesures administratives d'interdiction de stade et d'appliquer les mesures prévues dans la +loi anti-bandes+ du 2 mars 2010, qui a fait passer cette interdiction de 3 à 6 mois et à 12 mois en cas de récidive".

654 interdictions de stade (514 administratives et 140 judiciaires) sont en cours, contre 311 au 1er février, selon l'Intérieur, qui note une "réduction très sensible du nombre d'incidents ces dernières semaines, suite aux mesures prises".

En concertation avec la Ligue de football professionnel, la Fédération française de football et les clubs, M. Hortefeux "entend poursuivre et amplifier les actions engagées pour ramener la sérénité de façon durable lors des rencontres sportives".

Ainsi, "plusieurs mesures législatives seront soumises lors de l'examen de la LOPPSI (loi d'orientation sur la sécurité intérieure, ndlr) par le Sénat en juin: mise en place d'un couvre-feu anti-hooligans, possibilité d'interdire les déplacements de supporteurs dangereux, obligation de pointage pour tous les interdits de stade et allongement de la durée d'interdiction".

Il s'agit, conclut M. Hortefeux, de "mettre les pseudos supporteurs hors jeu, et permettre aux véritables supporteurs de venir au stade en famille, entre amis et en toute tranquillité".


msn.fr