Article de l'equipe posté sur OmLive :
HIER MATIN, dans l’hôtel de Dubaï
où est descendue toute la délégation
marseillaise, Sven-Göran Eriksson
s’est installé au bar. De ce lieu hautement
stratégique, l’ancien sélectionneur
anglais a mandaté une personne
se présentant comme un
médecin auprès de plusieurs joueurs
de l’OM, dont Franck Ribéry. Le
pseudo-toubib était chargé d’inviter
leshommes d’Albert Émon à prendre
rapidement contact avec Eriksson.
Devant le manège, les dirigeants
marseillais ont aussitôt réagi, interceptant
le messager de l’entraîneur
suédois et lui demandant prestement
de ne plus s’approcher des
joueurs. À Dubaï aussi, l’intox et la
paranoïa sont au rendez-vous. Car
c’est ce week-end, ou en début de
semaine prochaine au plus tard, que
l’on devrait connaître la réponse de
Robert Louis-Dreyfus à Jack Kachkar,
candidat pour la reprise d’un club où
Eriksson deviendrait, paraît-il,
entraîneur. Le jeu de ce dernier est
donc pour le moins intrigant. Il ne
peut ignorer en effet qu’en procédant
de la sorte, il inquiète les dirigeants
de l’OM et perturbe les
joueurs.
Comédien
ou limier ?
Reste à savoir si la présence de Sven-
Göran Eriksson dans l’offre de
reprise de l’OM par Jack Kachkar,
PDG canadien d’une société de produits
pharmaceutiques, est ou non
un leurre destiné à enfumer la Fédération
anglaise, dont il est toujours
un confortable salarié jusqu’en
2008. Soupçonné de vouloir vivre de
cette rente, l’entraîneur suédois faitil
de l’intox en prétendant chercher
un club, et donc un contrat qui mettrait
fin à la manne anglaise ?
Lui et son entourage ont évoqué trois
offres qui seraient celles de l’OM, du
Paris-SG et du Qatar. Si Jack Kachkar,
qui ne s’est jusqu’à présent pas
exprimé sur son offre de rachat, n’a
toujours pas évoqué le nom d’Ericksson,
l’adjoint de ce dernier, Tord
Grip, a confirmé leur association en
décembre. Depuis, l’entraîneur suédois
se faisait discret. Il n’en est plus
de même depuis lundi et son apparition
haute en couleur au stade Al-
Ahli de Dubaï, juste après le coup
d’envoi d’OM - Lazio de Rome, dans
la tribune VIP. La rencontre étant
retransmise en direct par Eurosport,
personne ne pouvait manquer de
constater qu’Eriksson était venu
s’installer auprès du cheikh Mohammed
bin Rashid, vice-Premier
ministre et organisateur du tournoi.
Une place bien en vue qui permit à
tout le monde de se rendre compte
que le Suédois tutoyait le gotha du
Golfe. Dans la foulée, Eriksson allait
passer à un autre exercice, davantage
dans sa fonction, soit la prise de
notes sur la rencontre qui se déroulait
sous ses yeux. Homme à la communication
très soignée, il savait
très bien que cette activité allait faire
jaser du côté de l’OM. Pape Diouf et
José Anigo, placés deux rangs plus
haut, se sont donc logiquement
émus de cet activisme, en solidarité
avec Albert Émon, l’entraîneur en
place.
Alors, que recherche vraiment Eriksson
? Est-il un formidable comédien,
qui fait le clown aux frais de la FA ?
Fait-il semblant de s’intéresser à
l’OM afin d’aguicher le Qatar, dont
on dit qu’il pourrait devenir l’entraîneur
? Joue-t-il les hommes du
monde pour faire savoir qu’il est sur
le marché ? Ou dispose-t-il d’informations
de première main sur la
réussite de l’offre de reprise de Kachkar
? Robert Louis-Dreyfus livrera
bientôt une grande partie des clés de
ces devinettes en faisant un sort,
favorable ou non, à l’offre de reprise
de l’OM, une fois de plus embarqué
dans un feuilleton épique.
DOMINIQUE ROUSSEAU
Désolé pour la mise en page...